Les Dragons en Suède ou les jours d’avant… le récit de Marc

Les Dragons en Suède ou les jours d’avant… le récit de Marc

Le dimanche 8 mars, 14 Dragons se sont envolés pour un séjour de ski en Suède centrale. Vols Genève/Helsinki /Trondheim en Norvège  suivis de 4h de bus pour repasser en Suède à Bruksvallarna lieu de notre séjour. Nous avons rejoint 6 autres Dragons déjà sur place  depuis 10 jours dans des sites suédois. Deux  d’entre eux avaient participé à la Vasalopett.  Dans notre bus 15 Suisses venant de Genève et Zurich avec qui nous allions partager le séjour. Soit en tout 40 participants hébergés à l’hôtel Brucksvallsliden tenu par Magnus un ancien membre des équipes de Suède.

 

 

 

 

 

L’arrivée fut mouvementée ; les présents sur place avaient prévenus : ça glisse ! Dans le dernier virage, légèrement déversant, presque à l’arrêt, le car a glissé au fossé…. 2/3m , ça fait son effet et ça gîte.  La torsion sur la cabine supérieure a entraîné une fêlure du pare-brise  et la porte était bloquée par la neige. Il a fallu peller pour la dégager  afin de sortir. Les « déjà sur place » ont bien aidé au déchargement. Merci à eux. Installation dans les chambres, repas rapide et couchés.

Toute la semaine dans le même hébergement, de plus au pied des pistes, c’est moins compliqué à gérer. La journée type ressemblait à ceci comme pour ce premier jour: petit déjeuner dès 8h sous forme de buffet très complet. Rendez vous à 9h 45 devant l’hôtel et départ. 40 sur les skis, ça fait un bon train. On a fait 1 km sur le « Stadion » puis on a commencé une longue montée de 400 m de dénivelée. Rien de tel pour faire les groupes de niveau ! Ainsi s’est détaché le groupe des « furieux » et le « gruppetto ». A l’encadrement, Daniel Sandoz et Tanja ainsi que Christian et Natacha. Ski tout le matin sur le plateau entouré par les « Fjells » des montagnes arrondies sans végétation. Ces plateaux étaient entrecoupés de vallons avec au fond, les villages, les routes et les rivières. Bonne température pour le ski autour de -5/-7 le matin,  du beau temps, pas trop de vent. Les plateaux étaient tout de même ventés et plaisants sitôt que ça soufflait dans le bon sens.

La pause de midi se faisait dans un restaurant, soit en bas dans un vallon soit dans un refuge sur le plateau. Formule buffet tout compris ou à l’unité une soupe , un dessert, une gaufre  selon son goût…sachant qu’il y a du ski derrière. Ensuite selon les jours ça fonctionnait à géométrie variable. Ainsi on a vu un gruppetto avec 30 skieurs suite aux  efforts de la veille. On pouvait aussi rentrer en bus si on se sentait juste pour un retour de 20 km  quitte à re-skier sur le Stadion autour de l’hôtel. On pouvait aussi s’affranchir d’une longue montée en utilisant un télésiège (1 fois) et profiter pleinement du plateau. (Il  faudra bien te couvrir….)

Le tout était aussi d’arriver à l’heure (17h) pour profiter de la séance de yoga animée par Pernilla. Rien de tel pour se régénérer le corps et l’esprit. 2 séances incluses dans notre prestation. On pouvait aussi bénéficier d’un massage (payant),  de la piscine qui incitait à l’action, 20° au plus, et du sauna. Tout cela pour arriver en forme à l’apéro de 18h…. le mardi Daniel a fêté son anniversaire, tout cela dans une joyeuse insouciance.  On prenait le repas du soir  à 19h avec une alternance buffet/ service à table pour entrées, plat, dessert selon les jours. Repas suivi du traditionnel briefing pour préparer le lendemain. Ensuite chacun pouvait disposer.

L’insouciance, on peut l’avoir dans ce paradis blanc, un peu hors du monde. Pourtant les portables ont commencé à donner des nouvelles alarmantes. La première fut l’annulation de la Birkenbeiner. Certains du groupe devaient la disputer. A partir de jeudi, Daniel et Tanja n’ont plus beaucoup skié. Tout était à reconsidérer, les vols, les séjours. Mais pour nous, toujours du beau ski sans souci et la séance de yoga du jeudi soir. Mais là, à l’heure de l’apéro, tout a changé : la Norvège venait d’annoncer  la fermeture de sa frontière et la quarantaine pour toute personne entrant sur son territoire. La barrière était baissée à la petite douane de Roros. Exit le transit par Trondheim. Tanja et Daniel ont alors BEAUCOUP travaillé pour nous trouver un retour. Après une solution avortée de Finnair (bonne à 18h et vol annulé à 18h45), c’est finalement un retour par Stockholm et SAS qui se ferait. Ainsi, après une petite séance le samedi matin (les derniers coups de bâtons !), nous avons quitté Bruksvallarna à midi pour  7 h d’autocar à travers la Suède. Grand beau temps, lacs gelés, route pratiquement blanche à travers les forêts, traversée d’élans, c’était beau. A une station service, avec un bon réseau, on a pu suivre sur les téléphones la victoire et la der de Martin Fourcade ainsi que l’autre  victoire, celle de Julia Simon. Fin du biathlon. Sauf que les téléphones ne donnaient pas que des bonnes nouvelles comme la fermeture des stations de ski. En direct des Glières ce fut d’abord foyer fermé seulement et finalement damage terminé. Certains disaient « Oh mais les extérieurs le matin, c’est pas mal à cette époque  pour les derniers coups de bâtons ». En fait on avait comme un gros point d’interrogation en nous, pris entre le paradis blanc qu’on laissait et un contour de futur qu’on n’imaginait pas.

Puis le paysage a changé, plus de neige dans les champs, lacs avec des glaçons flottants. On a débarqué du car vers 19h pour une nuit à l’hôtel Radisson à côté de l’aéroport de Stockholm. Plutôt vide ;  Repas du soir sur place : là on apprend la fermeture totale des stations de ski de France. , Tellement inimaginable qu’on prend un gros coup au moral et en général. En fait, il fallait bien rentrer mais on n’en avait pas vraiment envie ; aller vers quoi ? On était tiraillé dans nos esprits.

Petite récréation le dimanche matin. Le vol étant à 15h 15, on avait le temps d’aller faire un tour à Stockholm. Certains sont restés à l’hôtel, d’autres y sont allés. Pas compliqué, 18 mn de train. Pas grand monde (dimanche matin) . On s’est promené dans la vieille ville, c’était bien mais avec 2 ° et un bon vent froid venant de la mer, il fallait le bonnet bien enfoncé et les gants. Les gants, le coronavirus commençait à nous trotter dans la tête. On faisait attention mais il y avait des galeries ouvertes, des boutiques de souvenirs, une petite ambiance quand même. Vol sans problème, vue magnifique sur les Alpes en descendant sur Genève. Qu’est-ce qui nous attendait là-dessous ?? L’aéroport était bien vide à part nous ! Enfin l’autocar nous a ramené jusqu’à Chavanod où là, les nouvelles commençaient à bien plomber les têtes. On s’est quittés, comme jamais avant dans nos voyages, d’un simple salut de loin. C’était dimanche soir, le paradis blanc et les jours d’avant étaient loin, nous allions vers les jours d’après…

Reconnaissance inoubliable  à Daniel et Tanja qui ont travaillé dur pour arranger notre retour j’ajouterais juste à temps.

Marc C.

les photos de Natacha: